"Notre vie à chacun est un roman. Vous, moi, nous vivons prisonniers d'une invisible toile d'araignée dont nous sommes aussi l'un des maîtres d'oeuvre.
Ces liens complexes peuvent être vus, sentis ou pressentis, du moins partiellement, mais généralement on n'en parle pas : ils sont vécus dans l'indicible, l'impensé, le non-dit ou le secret.
S'il n'y a ni hasard, on peut toutefois éviter les pièges des répétitions transgénérationnelles inconscientes."
Anne Ancelin Schützenberger
Qu’est-ce donc que la psychogénéalogie ?
Elle a vu le jour dans les années 1980 au sein de deux mouvements parallèles ; celui de Anne Ancelin Schützenberger, la pionnière de la psychogénéalogie, auteur de l’ouvrage Aïe mes aïeux ! et celui d'Alexandro Jodorowsky, artiste, réaliste, essayiste chilien développe son approche de la psychogénéalogie, dans son ouvrage intitulé La Famille, un trésor, un piège.
La Psychogénéalogie est une approche thérapeutique qui repose sur le constat que nous portons tous, en nous, l’héritage psycho-émotionnel des générations qui nous ont précédés. C’est en nous libérant de cet héritage, en brisant ces liens invisibles, que nous pouvons réellement devenir nous-mêmes.
Une partie de cet héritage familial est relativement visible, facilement identifiable, comme les valeurs, la culture, nos façons de faire.
Mais une partie est plus opaque ; c’est cela qui constitue l’objet premier de la psychogénéalogie. C’est un ensemble de croyances et de ressentis, liés aux vécus de la famille, qui transitent dans l’inconscient familial et que nous portons, sans même nous en rendre compte, parce que ces croyances et ces ressentis ne sont pas exprimés.
Ce poids familial peut influencer nos choix dans notre vie d’adultes, mais aussi, générer des blocages, des situations d’autosabotage ou se manifester au travers de symptômes psychiques ou physiques (troubles du sommeil, difficultés d’apprentissage, échecs à répétions, phobies, etc,)
L’objectif de la psychologénéalogie va être d’identifier cet héritage et de comprendre en quoi il est agissant en nous aujourd’hui, afin de nous en libérer.
Les deux outils principaux de la psychogénéalogie sont le récit de l’histoire familiale et le génosociogramme.
Le récit de l’histoire de famille permet d’éclairer ce qui a été transmis par le clan. C’est un ensemble de souvenirs, de légendes, de mythes dont une partie seulement est réel, qu’on appelle le roman familial. Ce sont dans les vides et les blancs que la psychogénéalogie ira chercher les héritages secrets.
Le deuxième outil de la psychogénéalogie est le génosociogramme. Il s’agit de la représentation, sous forme d’un dessin plus ou moins codé, de l’arbre généalogique retraçant trois à cinq générations, incluant les dates de naissance, de décès, les causes de décès, les dates de mariage, les coïncidences, les métiers, les grands événements et les traumas familiaux.
L’analyse du génosociogramme permet d’identifier les répétitions de schémas sur plusieurs générations, de faire des liens entre des événements qui ont eu lieu aux mêmes dates ou au même âge sur plusieurs générations. Mise en lien avec le récit de vie, l’analyse du génosociogramme permet au thérapeute d’accompagner le consultant dans la découverte de ce qu’il porte de son histoire familiale, qui le bloque ou qui lui pèse dans sa vie actuelle. Cet éclairage, cette prise de conscience est un premier pas vers la guérison.
La Psychogénéalogie s’adresse à tous ceux qui se trouvent confrontés à des situations répétitives dans leur vie sans en comprendre l’origine, à tous ceux et celles qui ont du mal à trouver leur place dans leur profession, dans leurs relations, dans leur famille, à tous ceux et celles qui soupçonnent l’existence d’un secret de famille, qui souffrent de troubles anxieux ou de maladie d’origine inexpliqués, qui éprouvent des difficultés à avoir un enfant, etc, etc.
Notre inconscient a bonne mémoire. Il aime les liens de famille et marque les événements importants du cycle de vie par des répétitions de date ou d’âge.
Les dates de naissance, de conception, de décès, de mariage, de divorce, les dates repères de maladies importantes, d’accidents, de déménagements, d’occupations, de retraite, de guerre… seront étudiées attentivement.
La question des secrets et des non-dits est soulevée au cours de mes accompagnements en psychogénéalogie.
Le porteur du secret est toujours partagé entre "dire" pour se libérer et "ne pas dire" pour ne pas atteindre ceux qui pourraient être concernés.
Les secrets peuvent avoir, inconsciemment, des effets délétères et des conséquences psychologiques inexpliquées (dépression, phobie, angoisse, maux corporels, échec scolaire, addictions, ...) sur certains membres de la famille, sur plusieurs générations.
Chaque pas en avant dans ce processus, est un pas vers l'autonomie.